L’histoire du Gospel date du commerce triangulaire au XVIIe siècle. Les Européens, ayant colonisé les terres américaines et ayant besoin d’une importante main-d’œuvre afin de cultiver les champs, partirent en Afrique. Ils arrachèrent les peuples africains à leurs terres d’origine, et les emmenèrent travailler comme esclaves dans les champs de coton et de canne à sucre américains. Ils travaillaient sans relâche, sous les coups de fouet de leurs maîtres, et étaient traités comme des animaux. Le seul moyen qu’ils avaient pour garder l’espoir, s’encourager, et avancer ensemble dans le travail, était le chant.

 

Les racines du Gospel se retrouvent donc dans les « work songs », les chants de travail. Afin de synchroniser leurs mouvements dans les travaux agricoles, les esclaves chantaient en marquant le rythme par des coups de pioche. Ces chants a capella (voix unique, sans instrument) étaient transmis oralement, et étaient généralement basés sur une technique de « call and response ». Une personne lance une phrase, qui a pour thème le travail (ex : Take this hammer and carry it to the captain Prends ce marteau et apporte-le au capitaine). Ce vers est ensuite repris en chœur par tous les autres travailleurs.

 

Par la suite, au XVIIIe siècle, les esclaves Africains ont eu le droit d’assister aux cultes dans les églises protestantes. C’est à partir de ce moment qu’est né le Negro-Spiritual. Les paroles des chants se tournent maintenant vers la foi envers Dieu, ce sont des versets de l’Ancien Testament. La technique de « call and response » est gardée, ce qui favorise la participation des fidèles dans les églises. Quand les esclaves travaillent, ils chantent les Negro-Spirituals afin de garder l’espoir et la foi. Ils insèrent parfois des messages de résistance, qui sont codés afin de ne pas être compris par les maîtres (comme dans le chant Jericho)

 

A partir des années 1930, le Gospel naît des chants Negro-Spiritual. Les paroles des chansons se basent maintenant sur le Nouveau Testament, et des instruments entrent dans les lieux de culte. Le chœur reprend les vers du soliste qui lance sa voix sur des chansons plus joyeuses, comme Oh happy day ou Oh when the saints, chansons phares du Gospel. Thomas A. Dorsey (1899-1993) serait considéré comme le père du chant Gospel grâce à ses textes comme Precious lord, take my hand (1932). Mahalia Jackson les interprète.

 

Vers 1960, le Gospel a son identité : les chanteurs expriment leur foi envers Dieu, leur espoir qu’un jour les Noirs obtiennent l’égalité et la douleur qu’ils éprouvent. Ces chants sortent peu à peu des églises, et inspirent de nouveaux genres musicaux comme le blues, le jazz ou le doo-wop.

Encore aujourd’hui, des titres de Gospel contemporains sont écrits par des artistes comme Israel Houghton ou Kirk Franklin. Les textes sont bien sûr basés sur des paroles de foi, mais le souvenir des esclaves persiste, et l’espoir qui les a uni, uni encore les chanteurs de Gospel autour du monde aujourd’hui.

Le groupe Gospel Fusion agit pour les adultes et les enfants dans un esprit de solidarité.

La force des paroles sacrées et la musique gospel se conjuguent dans nos actes et notre travail quotidien auprès de tous ceux qui souffrent et qui espèrent.

Dans un monde moderne désenchanté, souvent injuste et violent, nous avons tous besoin de lutter contre nos peurs, notre isolement et nos servitudes.

Le gospel est une voie/voix qui libère autant les esclaves noirs d’Amérique que tous ceux qui souffrent aujourd’hui.

Gospel Fusion est porteur de ce message d’amour et d’espoir que sont les voix du gospel.